Depuis la publication de la nouvelle Constitution devant désormais régir le peuple de Guinée est diversement appréciée par certains observateurs. À l’image de l’article 24, qui parle des dispositions d’acquisition d’un logement : « Toute personne a droit à un logement décent. L’État crée les conditions nécessaires à l’exercice de ce droit. Il protège les citoyens contre les discriminations ethnique, religieuse, régionale ou toutes autres formes de discrimination énumérées à l’article 7, dans l’accès au logement », fin de citation.
Aux dires des spécialistes du domaine, il y a une ambiguïté qui ne dit pas son nom. Ce qui laisse dégager un amateurisme total. Cette disposition n’est pas une nouveauté en Guinée. Car, depuis les premières Constitutions de la République, les dispositions qui stipulent sur les préoccupations dues aux questions de logement ne donnent aucune visibilité. L’on se demande, si des constitutionnalistes ont été approchés à cet effet. « Toute personne a droit à un logement décent », c’est d’ailleurs l’un des besoins les plus fondamentaux de l’homme sur terre. C’est pourquoi chacun se bat par ses maigres moyens pour se trouver un abri décent qu’il soit, pour se protéger contre les intempéries.
Dans la même veine dudit article 24 de la nouvelle Constitution, l’on peut lire ceci : « L’État crée les conditions nécessaires à l’exercice de ce droit ». Ce qui est bien dit, mais est-ce à ce jour une préoccupation? Que Dieu aide le peuple de Guinée par rapport à ces questions de logements. Le reste nous savons ce qui se passe nuit et jour. Contrairement à d’autres cieux, ce sont des nouvelles cités que les gouvernements s’impliquent à construire afin de pouvoir éviter le calvaire aux filles et fils de la République. Ce qui est loin d’être le cas en Guinée. S’il y en a, c’est hors de portée au Guinéen lambda.
« Il (État) protège les citoyens contre les discriminations ethnique, religieuse, régionale ou toutes autres formes de discrimination », cette phrase, à elle seule devrait attirer toutes les sensibilités. Parce que c’est à son niveau que le mal naisse. Notamment sur des questions de discriminations ethnique, régionale… là encore, les rédacteurs de la nouvelle Loi fondamentale laissent nous autres à notre faim.
Pour le comprendre, il faut aller au-delà de la longueur de l’article. Quand la même loi dit : « Il protège tous les citoyens contre toutes les discriminations religieuses », Toutes les discriminations religieuses ? Sans pour autant chercher à frustrer ceux qui ont conçu la nouvelle Constitution, la réponse est négative. Par le simple fait que beaucoup de Guinéens ont été rejetés à cause de leur confection religieuse. Des exemples ne finissent pas. Mais en dépit de tout cela n’a jamais été la préoccupation des dirigeants. Un acte qui viole l’article 8, qui indique que : « L’être humain et sa dignité sont sacrés et inviolables ».
Nos textes de lois sont-ils pour être appliqués à d’autres et exemptés certains. Espérons que la donne change pour le bien de tous les enfants de ce pays que nous aimons tous.
La constitution doit être appliquée de manière égale pour tous les citoyens, sans discrimination, et que l’État doit prendre des mesures concrètes pour garantir le respect des 7, 8 et 24 de la constitution. L’importance de la laïcité et de l’égalité des droits pour tous les citoyens, indépendamment de leurs croyances religieuses…
Par François Lelano, journaliste indépendant
Administrateur de formation.