Le Mardi dernier, le président de la délégation de Lambanyi a organisé un point de presse au cours duquel il a apporté des précisions sur le bail du marché de Cosa qu’il ambitionne de moderniser. M. Fafa M’bira Mané a justifié ce bail par le manque de rentabilité du marché, pourtant occupé par des commerçants et des opérateurs économiques.
Quelques jours plus tard, ce sont les occupants, à leur tour, qui ont décidé de se faire entendre. Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 27 mars, ils ont dénoncé ce qu’ils appellent des « contrevérités » avancées par les autorités de la commune de Lambanyi. Selon eux, bien qu’ils aient suivi avec intérêt la sortie médiatique du président de la délégation, ils rappellent que cette opération a été menée par M. Alpha Oumar Sacko de la mairie de Ratoma.
Selon Ibrahima Diallo, l’un des membres du collectif, « ce contrat est plutôt d’une durée de 45 ans pour une redevance de cinq millions par mois, soit soixante millions par an, contrairement à ce qu’a indiqué M. le président de la délégation spéciale de Lambanyi », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Ensuite, il a parlé d’une redevance de quatre-vingt-cinq millions (85 000 000) par mois, soit un milliard vingt millions par an. Aucun marché en République de Guinée ne peut générer un tel montant en droits de marché. L’impôt ne relève pas de la commune, seules les recettes issues des droits de marché et de la location des stands sont de la compétence de la commune », a-t-il soutenu.
Les commerçants s’interrogent également sur les raisons de la prolongation de la durée de ce bail, alors que, selon eux, le contrat initial était de 45 ans.
« Le bail de soixante ans dont parle le président de la délégation n’a aucun fondement. Pourquoi avoir ajouté quinze années supplémentaires à l’origine ? Le bail de soixante ans concerne le marché de Simbaya Gare 1 et non celui de Bantouka », expliquent-ils.
Le collectif se dit opposé à ce bail. « Nous n’accepterons pas et nous ne céderons pas. Je vous assure que ce bail n’existe pas. Ils veulent jouer à un banditisme intellectuel, mais cela ne fonctionnera pas. Ce contrat peut être résilié à l’amiable et d’un commun accord avec les parties ou, pour des raisons d’intérêt général, il peut être annulé par la mairie sans que le preneur puisse prétendre à un remboursement, sous réserve de poursuites judiciaires dans les cas suivants : le non-respect des clauses ou du programme d’investissement convenu », ont-ils ajouté. Cependant, le président de la délégation spéciale de Lambanyi insiste sur un contrat irrévocable qu’il a lui-même signé. Mais où est le sérieux dans tout cela ? Ce ne sont que des contrevérités, encore une fois. Le contrat est nul et non avenu. Heureusement, la Guinée d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. »
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