Réforme gouvernementale en Guinée : Yatigna Mansaré s’exprime sur l’éclatement des ministères
La récente restructuration de l’appareil gouvernemental guinéen, marquée par l’éclatement de plusieurs ministères, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. Yatigna Mansaré, président du Forum National des Jeunes Leaders pour le Développement (FONAJEP), s’est prononcé sur les enjeux et implications de cette réforme administrative majeure.
Pour Yatigna Mansaré, cette décision du gouvernement pourrait constituer un tournant salutaire dans la gestion des affaires publiques. Selon lui, le regroupement de plusieurs portefeuilles sous une même autorité avait engendré un engorgement administratif préjudiciable à l’efficacité de l’action publique. « Il faut observer cette réforme avec attention. Ces derniers temps, de nombreux services souffraient d’une lourdeur administrative chronique, principalement causée par la concentration excessive de compétences au sein de certains ministères. Leur éclatement peut permettre une meilleure répartition des charges et, in fine, une célérité accrue dans le traitement des dossiers », explique-t-il.
Au-delà de la question de l’efficacité, M. Mansaré évoque aussi un déficit de résultats imputable, selon lui, à certains responsables ministériels. Il estime que la scission des départements pourrait non seulement améliorer la performance de l’administration, mais aussi permettre une meilleure évaluation des ministres en fonction de leurs résultats concrets. « Certains chefs de département peinent à répondre aux attentes. Face à ce constat, il devient pertinent de redéfinir les périmètres de responsabilité pour renforcer la redevabilité et l’efficacité », ajoute-t-il.
Mais cette restructuration n’est pas sans contrepartie financière. Le président du FONAJEP alerte sur l’impact budgétaire non négligeable de cette multiplication des ministères. À chaque nouveau portefeuille créé correspond en effet un cabinet, un personnel dédié et des moyens logistiques à mobiliser. « Il est évident que plus il y a de ministères, plus les charges de fonctionnement de l’État augmentent. Cette réforme, si elle n’est pas rigoureusement encadrée, risque d’alourdir davantage la masse budgétaire », prévient-il.
Au-delà des considérations techniques et financières, Yatigna Mansaré y voit également une stratégie d’ouverture politique à l’approche des prochaines échéances électorales. « Cette décision pourrait aussi obéir à des calculs politiques. La fragmentation des ministères offre l’opportunité de rallier différentes sensibilités politiques et sociales, dans un contexte où le pays se dirige progressivement vers des élections majeures », analyse-t-il.
Entre volonté de dynamiser l’administration publique, risques de dérapage budgétaire et visées politiques, la réforme structurelle engagée par les autorités ne laisse personne indifférent. Elle ouvre un nouveau chapitre du débat sur la gouvernance en Guinée, que beaucoup scrutent désormais avec attention.
Nos confrères de Planète7.info









