Lors du Salon du livre féminin de Dakar, la romancière Kadiatou Kaba a pris part à un panel engagé autour de la place de l’intime dans la littérature féminine. Elle y a affirmé que « parler de l’intime est à la fois personnel et universel », soulignant ainsi la puissance de cette parole longtemps marginalisée.
Historiquement cantonnée à la sphère privée, la voix des femmes a été bridée, voire interdite. Dans ce contexte, dire l’intime aujourd’hui devient un acte de réappropriation, une manière pour les autrices de briser les silences imposés et de réinvestir l’espace public à travers leurs écrits.

Des figures emblématiques comme George Sand, Simone de Beauvoir ou encore Mariama Bâ ont ouvert la voie, montrant que l’intime n’est pas seulement une affaire de confidences, mais bien un lieu de réflexion profonde et de résistance. L’écriture féminine devient ainsi un acte de courage, un moyen de revendiquer une liberté longtemps déniée.
Écrire le corps, le désir, la maternité ou les violences subies, c’est rendre visible une vérité souvent tue. Des autrices contemporaines comme Katoucha Niane poursuivent ce combat littéraire, donnant une voix aux femmes réduites au silence et défiant les normes sociales et familiales.

Pour Kadiatou Kaba, l’intime n’est pas un repli, mais une ouverture : une quête d’authenticité et de compréhension de soi et du monde. Le défi actuel, a-t-elle rappelé, est de préserver la profondeur de cette parole sans tomber dans l’exhibition. L’intime féminin, dans la littérature, est alors un acte de transformation – celui de la vulnérabilité en force.
Tairé Balde pour opinion224.com









