Une décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC) interdit toute promotion des tradipraticiens dans les médias suscite de vives réactions.
Ce lundi 3 mars 2025, la Fédération Guinéenne des Associations des Guérisseurs Traditionnels et Herboristes (FEGAGTH) a tenu une conférence de presse pour dénoncer cette mesure qu’elle qualifie d’injuste et préjudiciable.
Selon la FEGAGTH, cette interdiction, issue d’un atelier organisé par la HAC le 27 février 2025, représente une attaque directe contre leur profession. Le président de la fédération, Docteur Mamadi Daman Traoré, estime que cette décision vise à marginaliser et affaiblir davantage les tradipraticiens, qui se sentent déjà mis à l’écart par le Ministère de la Santé depuis plusieurs années.
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« Cette interdiction aggrave la souffrance de nos membres, alors que nous sommes légalement constitués et reconnus par les autorités », a-t-il déclaré.
La FEGAGTH, représentant la majorité des guérisseurs traditionnels en Guinée, rappelle qu’elle dispose de documents juridiques officiels délivrés par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Depuis 2011, un protocole d’accord avait été signé avec le Ministère de la Santé, mais la fédération affirme qu’il n’a jamais été appliqué. Pire encore, elle accuse certaines autorités sanitaires d’avoir mis en place une structure parallèle illégale, la FENAMETAGUI, dans le but de détourner les fonds destinés à la médecine traditionnelle.
Face à cette situation, que la FEGAGTH qualifie de « plan diabolique », elle sollicite l’intervention des plus hautes autorités, en particulier celle du président de la transition, Général Mamadi Doumbouya. Dans une lettre qu’elle lui adressera, elle formule plusieurs revendications : la restitution des fonds détournés, estimés à plusieurs centaines de milliards de francs guinéens ; l’annulation de l’interdiction imposée par la HAC, qui empêche les guérisseurs de faire connaître leurs services au grand public ; ainsi que le respect du protocole de 2011, afin de garantir un cadre légal pour la médecine traditionnelle en Guinée.
Pour, Mamadi Daman Traoré a réaffirmé le refus catégorique de son organisation d’être intégrée à la FENAMETAGUI, qu’il considère illégitime. « Nous refusons catégoriquement d’être absorbés par une structure illégitime comme la FENAMETAGUI. Nous demandons justice et reconnaissance », a-t-il insisté.
Alors que la polémique enfle, reste à voir si le gouvernement et la HAC persisteront dans leur décision ou engageront un dialogue avec les tradipraticiens.
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